Plutôt que de gratter sans cesse la « blessure de ne pas être aimé », selon l’expression de Peter Schellenbaum, nous ferions souvent mieux de rechercher dans notre vie la marque des anges qui l’ont visitée. C’est-à-dire la trace de ces influences bénéfiques, curatives, à l’oeuvre dans toute vie. C’est elle que je découvre quand je me demande où je me suis senti bien dans mon enfance, où j’ai pu m’oublier moi-même, où je me suis tout entier absorbé dans mes jeux. Quels étaient mes lieux de prédilection? Qu’y ai-je fait? quel était mon jeu préféré? Où me sentais-je tout à fait dans mon élément? Si je remonte ces traces, je constate que je n’étais pas entièrement livré à des parents eux-mêmes malades et pathogènes, mais que dès mon enfance, un ange m’a accompagné…
Anselm GRUN